Les futurs pôles métropolitains
#le lundi 7 octobre 2013 dans la catégorie Initiatives et actions
Des «supracommunalités antidémocratlques»
La semaine dernière, les élus communistes et républicains du Bassin minier sont montés au créneau contre les pôles métropolitains.
Ce nouvel échelon de la décentralisation Va signer la mort des communes, préviennent-ils.
Un pôle métropolitain s’étendant du Douaisis au Bruaysis ? L’idée ne fait pas recette chez les communistes. Ils l’ont fait savoir haut et fort jeudi 26 septembre en investissant la scène du musée du Louvre à Lens alors que les présidents de sept intercommunalités 1 s’apprêtaient à vanter les mérites d’un «espace de concertation, d ’échanges et de coordi
nation » représentant 900.000 habitants.
Au cours des Etats-Généraux de ce pôle métropolitain, les élus communautaires de droite, du PS et des Verts se sont entendus autour de l'idée de « mutualiser les moyens sur des
projets communs d’envergure » en matière de transport, de tourisme, de gestion de Peau, de transition énergétique ou encore d’aménagement du territoire.
Par la voix de Bruno Troni, responsable du groupe communiste à la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin, leurs collègues « communistes et républicains » du Nord/Pas-de-Calais ont, avant de quitter la salle, dénoncé un processus antidémocratique qui amènerait à terme « à la suppression des communes ou à les vider de toute substance, et ainsi à éloigner toujours plus les citoyens des centres décisionnels ».
L'austérité en question
Bien évidemment, ils ne rejettent pas l'idée « d’avoir de l'ambition pour (leurs) territoires», mais celle-ci se heurte aux «manque de moyens; l ’austérité se retrouvant dans toutes
les décisions de l ’Etat ». Avec à la clé des « baisses drastiques de dotations pour nos collectivités ».
Aussi prétendre que ce Pôle métropolitain aboutira « à une meilleure mobilisation des crédits, c’est oublier que dans un contexte budgétaire contraint,cette générosité de façade ne sera rendu possible que grâce à une redistribution des financements existants.
Une façon de déshabiller Paul pour habiller Pierre », a commenté Bruno Troni dénonçant des regroupements qui, dans Fesprit des dogmes libéraux de l’Union européenne, « érigent en valeur la concurrence entre les territoires».
Un référendum ?
Trois jours auparavant, évoquant le pôle métropolitain Côte d’Opale (700.000 habitants) au conseil général du Pas-de-Calais, Dominique Watrin avait tout autant stigmatisé «le transfert de compétences élargies à des supracommunalités et la concentration des pouvoirs réels dans les mains de quelques élus ».
Au contraire, le PCF prône une « intercommunalité librement consentie au service d'un développement harmonieux du territoire susceptible de répondre aux préoccupations aussi bien des grandes que des petites communes, urbaines ou rurales ». Et le sénateur de demander l’organisation d’un large débat puis d'un référendum' sur ce remodelage «en profondeur de notre organisation territoriale et de l’édifice républicain basé sur la commune ». L'enjeu est de taille.
Jacques KMIECIAK